Friday, April 28, 2006

Test: Resident Evil Deadly Silence

Eté 1996, le jeune Romain âgé de 11 ans ne jure que par la WWF et Dragon Ball Z. Un soir, un de ses cousins (beaucoup plus âgé lui) vient avec dans les mains un jeu qui vient de sortir sur Playstation. Resident Evil. J’en avais entendu parler (grâce au regretté Player One) mais j’étais loin de me douter qu’un simple jeu pourrait autant me filer les pétoches. 10 ans plus tard, la console a changé, l’effet de surprise n’est plus réellement là, mais le plaisir reste entier.

L’été dernier, ma surprise fut grande quand j’appris que Capcom préparait une adaptation du premier Resident Evil (Bio Hazard pour les puristes) pour la Nintendo DS. Techniquement, je savais que la console en était capable (après tout, elle fait bien tourner Mario 64). La question était de comprendre pourquoi ressortir cet épisode alors que le remake de Resident Evil sur Game Cube permettait d’avoir une vision définitive de ce que devait être le début de la saga. Bien qu’un épisode complètement inédit aurait été appréciable, Capcom a apporté quelques retouches au jeu qui peuvent justifier un investissement de la part des joueurs.

STARS vs Umbrella, round 1

L’histoire du jeu prend place durant l’été 1998 (ce qui représentait le futur proche à l’époque de la sortie du jeu original) dans la forêt de Raccoon City. L’équipe Bravo des STARS (les forces spéciales de la police de Raccoon City) disparaît peu après s’y être rendue pour enquêter sur des cas de disparitions étranges ainsi que des témoignages indiquant la présence de créatures. L’équipe Alpha des STARS part alors à leur recherche. Après avoir été lâchement abandonnés sur les lieux par leur pilote d’hélicoptère et attaqués par des chiens zombies, les membres restants de l’équipe Alpha se réfugient dans un manoir. Votre mission (si vous l’acceptez) est de sortir en vie de la sombre demeure ainsi que de découvrir les secrets de cette histoire sordide dans laquelle, le géant des produits pharmaceutiques, la Umbrella Corporation semble impliqué.

Après une scène d’introduction (malheureusement censurée dans la version française) devenue culte grâce au «talent» de ses protagonistes et au «réalisme» de ses effets spéciaux, votre aventure débutera. Au choix, vous dirigerez soit Jill Valentine, soit Chris Redfield. La première correspond au mode Normal. Vous pourrez débloquer certaines portes plus facilement, aurez deux espaces de plus dans votre inventaire, aurez plus rapidement accès à des armes puissantes et pourrez obtenir à plusieurs reprises dans l’aventure l’aide de Barry Burton, un autre membre des Stars. Choisir Chris revient par contre à jouer en mode Difficile (ce que je ne conseille pas à quelqu’un mettant les pieds à Raccoon City pour la première fois). Vous n’aurez alors pas tous les avantages dont Jill dispose mais serez tout de même un peu plus résistant aux attaques des différents monstres ainsi qu’un peu plus habile au maniement du revolver.

What is this ?

Ce que c’est ? C’est un jeu de Playstation, voilà ce que c’est ! Plus sérieusement, les gens de chez Capcom ont réussi à caser tout le jeu original dans une petite cartouche de Nintendo DS, y compris les petits films de début et de fin et les scènes cinématiques en 3D. Il convient toutefois de préciser que ces dernières ne sont pas à leur avantage ici (sombres, pixellisées…). Graphiquement, le jeu en lui-même a pris un petit coup de vieux, les personnages et les monstres sont cubiques et les effusions de sang ressemblent à des Apéricubes que l’on aurait envoyés en l’air. Rien de plus normal pour un jeu de dix ans d’âge me direz-vous. Cela reste pourtant très correct pour la console portable de Nintendo et votre plaisir de jeu ne sera aucunement gâché par les graphismes. Le jeu se déroule sur l’écran du bas. L’écran du haut correspond principalement à la carte des lieux. Toutefois, il vous indique également votre état de santé, l’arme que vous utilisez ainsi que combien de balles il vous reste dans le chargeur.


Pour ce qui est de la jouabilité, elle est typique des premiers épisodes de Resident Evil. Les vieux de la vieille comprendront. Pour les autres, je dirai que les personnages sont un peu rigides et qu’il faut un certain temps d’adaptation aux commandes du jeu avant de pouvoir se déplacer librement et rapidement sans se prendre tous les murs qui se présentent. Le gameplay a toutefois été amélioré pour cette version grâce à des ajouts venus tout droit d’autres épisodes de Resident Evil. En effet, il est désormais possible de faire demi-tour en un seul mouvement rapide ainsi que de dégainer son couteau à tout instant par simple pression de la touche L (de ce fait, vous gagnez l’espace autrefois utilisé par le couteau dans votre inventaire). C’est très pratique lorsque les zombies sont à terre ou lorsque vous êtes confrontés à des corbeaux ou autres abeilles géantes. Le stylet répond quant à lui au doigt et à l’œil, rien à reprocher à ce niveau là. Niveau ambiance sonore, il n’y a rien à redire. Outre les dialogues dignes de Shakespeare joués par des comédiens tous droit sortis de l’Actors Studio, les musiques collent toujours aussi bien à l’ambiance et sont réellement agréables à écouter.

La renaissance vaut-elle le coup ?

Les nouveaux venus dans l’univers de Resident Evil peuvent se jeter sur le jeu sans hésiter. Je pense plus particulièrement aux joueurs trop jeunes pour avoir joué à Resident Evil en 1996. La réponse est moins catégorique lorsqu’elle concerne ceux qui connaissent bien le jeu original. Il faut peser le pour et le contre (je ne parle même pas des collectionneurs qui doivent déjà avoir le jeu). Selon moi, les ajouts valent le coup. La cartouche propose plusieurs modes de jeu: le mode «Classique» et le mode « Renaissance». Je ne m’attarderai pas sur le premier car il est en tous points identique à la version originale (bien que le stylet soit utilisé à deux petites reprises durant la partie). Le second est nettement plus intéressant. Tout d’abord, il est plus difficile. Les ennemis sont bien plus nombreux et ont été répartis de façon différente par rapport à l’original. Ensuite, de nouvelles énigmes à résoudre au micro et au stylet ont été ajoutées. Enfin, à certains endroits, le jeu passe en vue subjective et vous devez faire face aux ennemis avec le couteau (représenté par le stylet, ou votre doigt). Ces scènes sont limitées en nombre mais vous font rester sur vos gardes et exploitent bien les possibilités offertes par la Nintendo DS. Bien que je sois un vétéran des jeux Resident Evil, il m’est arrivé de sursauter à plusieurs reprises en jouant à Deadly Silence. Une fois le scénario terminé pour la première fois, un nouveau mode de jeu intitulé «Master of Knifing» s’ouvrira à vous. Ce dernier constitue une succession de niveau à jouer au stylet. Ce n’est pas grand-chose mais c’est une intention louable.


L’autre nouveauté de ce Resident Evil DS vient des deux modes multijoueurs. Jouables jusqu’à quatre joueurs en même temps (chaque joueur doit malheureusement disposer de sa propre cartouche), ces modes vous unissent ou vous opposent aux autres joueurs. Dans le mode «Compétitif» vous devrez survivre jusqu’à la fin du niveau sélectionné et marquer plus de points que vos adversaires pour l’emporter. Dans le mode «Coopératif» vous devrez coopérez avec les autres joueurs afin de vous enfuir dans le temps imparti. Les capacités techniques de la DS étant ce qu’elles sont, vous ne verrez jamais vos partenaires/adversaires à l’écran. Leur position est simplement symbolisée par une étoile. Trois niveaux sont sélectionnables dans le mode multijoueurs.

Il y a donc au final relativement de quoi faire. Avec les vacances d’été qui arrivent, Deadly Silence est un excellent moyen de passer le temps. C’est également un bon choix pour les joueurs en manque de sensations fortes sur leurs DS. Et puis de toute façon, avoir Resident Evil dans sa poche et à sa disposition à tout moment, c’est un luxe assez appréciable. J’aimerais maintenant voir ce que Capcom réussirait à faire dans un épisode de Resident Evil sur Nintendo DS complètement inédit…


Notes:
-Graphismes: C+
Les personnages font un peu vieillots mais cela reste raisonnable pour la DS.

-Jouabilité: B-
Le jeu souffre de la légendaire rigidité des Resident Evil de première génération. Avec un peu de pratique, ce défaut se fait toutefois de moins en moins sentir.

-Ambiance Sonore: A-
Le jeu des acteurs est légendairement mauvais, mais ça le rend amusant. Les musiques mélodieuses et contribuent grandement à l’ambiance oppressante du jeu.

-Durée de vie: B
Débloquer tous les secrets et finir tous les scénarios vous prendra un certain temps. Si vous avez l’opportunité d’y jouer, le mode multijoueurs augmente un peu la durée de vie.

Note globale: B