Tuesday, May 23, 2006

Dragon Ball Z Shin Budokai

La Playstation Portable manquait jusqu’à présent de bons jeux de combat. Le problème est désormais partiellement résolu avec Dragon Ball Z Shin Budokai. Grandement inspiré de ses grands frères sur Playstation 2 (hormis «Budokai Tenkaichi»), Shin Budokai est un jeu dynamique et visuellement réussi. Malheureusement, un mode on-line inexistant et un mode histoire très mal traduit gâchent un peu le plaisir.

La série des Budokai a réconcilié les fans de Dragon Ball Z ainsi que les amateurs de jeux de combat avec les jeux estampillés Dragon Ball Z. Aujourd’hui, il est possible de reconstituer les affrontements apocalyptiques propres à la série partout où vous allez grâce à DBZ Shin Budokai pour la console portable de Sony. Après une introduction très monotone comparativement à celles des dernières productions DBZiennes, le joueur entre dans le vif du sujet. Tout bon fan de Dragon Ball Z qui se respecte va se ruer sur le mode histoire (appelé ici «Route du Dragon») , très vaguement basé sur le film «fusion» (titre de la version française). Alors que l’histoire de base aurait pu être passionnante, le tout tourne très rapidement au ridicule. Le problème vient de deux aspects. Le premier est que certains passages sont vraiment tirés par les cheveux. Par exemple, Gohan enfant se retrouve dans le futur alors qu’en fait dans son époque il dort et que son mental a créé une faille temporelle lui donnant un corps dans le futur (cela n’a aucun sens). Et c’est sans parler des prétextes donnés pour que certains personnages s’affrontent… L’autre aspect gênant du mode histoire concerne la localisation. L’œil non entraîné se dira simplement que les dialogues sont particulièrement idiots. Mais en se penchant sur la question on peut se rendre compte qu’à certains passage, il s’agit presque d’une traduction littérale de l’anglais. Une des premières règles de la traduction de l’Anglais vers le Français est qu’il ne faut pas traduire mot pour mot… Il y a toutefois quelques bons moments dans le scénario, dommage qu’ils passent inaperçus à côté d’une traduction faite à la va vite et de passages tirés par les cheveux.
Malgré quelques embranchements, le mode histoire demeure relativement court. Pour remédier à ce problème, deux modes de jeux ont été rajoutés. Le mode arcade constitue une sorte de mini mode histoire dans lequel chaque personnage doit effectué une série de combats entrecoupés de quelques courtes scènes avant d’arriver à une fin personnalisée où le personnage sélectionné effectue un vœux devant Shenron. C’est sympathique mais malheureusement, les dialogues souffrent des mêmes problèmes que ceux du mode histoire. Le mode Epreuve Z propose quant à lui deux types de défis. Le premier type, intitulé «Survie» correspond à un enchaînement de combats avec une seule barre de vie (qui se remplit un peu à chaque victoire). Le second est le mode «Contre la montre» dans lequel une série d’adversaires sont à battre le plus rapidement possible. Chaque série a un thème particulier qui indique au joueur ce qu’il va faire ou des combattants qu’il va affronter.
Chaque combat remporté contre l’ordinateur fait gagner des Zenis (monnaie de l’univers de Dragon Ball) qui permettent d’acheter des objets permettant de personnaliser sa carte de joueur. Cette dernière vous identifie lors de combats en réseau. Tout cela est bien sympathique, encore faudrait-il que combats en réseau il y ait. En effet, il n’est dans ce jeu nullement questions d’affrontements sur internet avec des joueurs du monde entier. Il s’agit juste d’affrontements avec des personnes placées dans la même pièce que vous disposant chacune d’une PSP et du jeu Shin Budokai. Ce genre de situation n’est, il faut l’avouer, pas très courant. Le mode réseau est donc très limité, ce qui réduit considérablement la durée de vie du jeu. Malgré ces défauts, Dragon Ball Z Shin Budokai reste en lui-même un très bon jeu de combat.

Reprenant un gameplay similaire aux trois premiers Budokai sur Playstation 2, Shin Budokai s’écarte du système de jeu très contesté de Budokai Tenkaichi (Sparking ! en version japonaise). Il s’agit donc d’un jeu de combat où les deux protagonistes se font face sur un plan horizontal avec, 3D oblige, la possibilité de tourner autour de son adversaire. Les longues attaques ultimes des versions consoles de salon ont ici laissé place à des séquences un peu plus courtes mais beaucoup plus explosives qui ont le mérite de ne pas casser le rythme du combat. Les coups s’enchaînent à un rythme infernal et il est possible d’esquiver en se téléportant. Les combats peuvent de ce fait se dérouler à grande vitesse. Toutefois, une notion a été rajoutée par rapports aux autres jeux du genre. Il s’agit des coups à moitié portés. Si le joueur attaque son adversaire mais que ce dernier se protège, les dommages effectués ne sont pas tout de suite comptabilisés. Pour ce faire, il est nécessaire que le joueur ayant porté les coups «confirme» son attaque par une autre attaque cette fois ci complètement réussie. Si ce n’est pas fait, l’autre personnage peut regagner progressivement l’énergie perdue. De par leur vitesse, les combats sont en général courts, ce qui convient très bien au format portable et accessoirement respecte bien l’anime dont il est issu.
Concernant la jouabilité, les habitués des premiers Budokai ne seront pas dépaysés. Les combattants se dirigent avec la croix directionnelle ou le joystick. Ces derniers répondent au doigt et à l’œil et il est agréable de voir que chacun dispose d’animations et de coups qui lui sont propres. Le design n’est donc pas la seule chose qui les différencie. Lors d’attaques d’énergie, la puissance du coup est déterminée par la pression effectuée sur le bouton rond par le joueur. Plus la pression est longue, plus l’attaque sera puissante. Mais, l’attaque sera elle aussi longue laissant ainsi le joueur vulnérable à une contre-attaque. Il est par ailleurs nécessaire de préciser que les personnages dirigés par l’ordinateur sont atteints du syndrome Mario Kart. Proches de la défaite, ils se mettront à enchaîner attaque sur attaque et devineront presque à coup sur les attaques que le joueur humain souhaite porter.
D’un point de vue plus positif, les transformations sont exécutables durant les combats. Il faut toutefois que le joueur choisisse avant le combat quelle forme il souhaite que son personnage atteigne grâce à la transformation si celui-ci dispose de plusieurs transformations (Goku par exemple).
Graphiquement, le jeu est très beau, le cell-shading convient parfaitement aux adaptations de mangas. En cherchant la petite bête, on pourrait dire que les traits sont parfois un peu grossiers lors des plans rapprochés mais mis à part ça rien à signaler. Les décors sont beaux, vastes et colorés et correspondent à des lieux bien connus des fans de Goku et compagnie. Musicalement, c’est là que le bât blesse. Le jeu dispose des mêmes musiques que les autres jeux Budokai qui mise à part un ou deux morceaux, sont loin d’être exceptionnelles. Concernant les voix, le choix entre les voix américaines et japonaises est encore une fois possible histoire de contenter tout le monde. Il est toutefois regrettable qu’il n’y ait pas de dialogues parlés dans le jeu. Les personnages ne parlent, que très peu, avant, durant et après chaque combat.
En somme, Dragon Ball Z Shin Budokai est un très bon jeu de combat pour Playstation Portable. Digne de la série originale aussi bien par son aspect que par ses combats, il saura séduire ses fans ainsi que les joueurs en manque d’un bon jeu de combat sur PSP. Les personnes réfractaires à la série ne seront quant à elle pas conquise par le mode histoire pour le moins «particulier»…

Notes:
-Graphismes: A

Aucun réel reproche ne peut être fait à Shin Budokai à propos de ses graphismes. Les personnages et les décors sont beaux et colorés. Il aurait peut-être été souhaitable qu’un peu plus d’interaction soit possible entre ces deux éléments.

-Jouabilité: A
Là aussi, pas de problème. Les commandes sont instinctives. Les habitués des Budokai comme les novices prendront le jeu en main immédiatement. Les attaques sortent sans effort, le système en serait presque un peu trop simpliste.

-Ambiance sonore: B-
Le jeu des acteurs est égal à lui-même aussi bien du côté américain que japonais donc tout va bien à ce niveau. Les musiques ressassées des précédents Budokai sont pour leur part globalement médiocres. Obtenir les droits de la bande originale du dessin animé aurait été, certes plus cher, mais plus agréable pour les joueurs.

-Durée de vie: B
Le joueur qui n’utilise sa PSP que lors de courtes sessions (dans des trajets par exemple) en aura pour un certains temps à terminer tous les modes de jeu. Un joueur plus acharné (jouant en normal) aura tout terminé en une dizaine d’heures. L’absence d’un mode de jeu on-line est regrettable.

Note globale: A-

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